Avant-hier je me suis rendu à la Maison de l’Amérique latine où Dominique de Villepin organisait une réunion de lancement de son club, qui entend proposer aux Français une alternative d’inspiration gaulliste à la politique de Nicolas Sarkozy.
Ainsi, deux ans et demi après Debout la République qui avait ouvert la voie en coupant les ponts avec l’UMP, l’ancien Premier ministre franchissait à son tour le Rubicon.
Entendre dire ce que nous avons, les premiers, eu le courage de dire avec Debout la République, ne pouvait que réchauffer le cœur. L’émancipation à l’égard d’un clan tout en paillettes et en show-biz, qui pratique le grand écart permanent entre les discours et les actes, constitue en effet une étape décisive pour quiconque veut sérieusement proposer autre chose que le triste spectacle que le locataire de l’Elysée donne actuellement aux Français.
Pour cette seule raison il m’a paru utile de répondre favorablement à l’invitation à me rendre à la Maison de l’Amérique latine.
Une rupture gaulliste avec le pouvoir actuel nous réunit, mais ce n’est bien entendu pas suffisant : une fois le constat fait qu’il faut aller à la racine des problèmes qui minent notre pays, tout l’enjeu est bien sûr de préciser et de se reconnaître dans une vision, de construire un projet d’ensemble.
Il peut être fructueux d’y travailler à plusieurs, dans la limite de la fidélité à son intime conviction. A cet égard, il ne faut pas nier les divergences sur l’Europe qui nous séparent, à Debout la République, de Dominique de Villepin et de ses amis. L’avenir dira si elles peuvent, ou non, être dépassées. Mais pour le savoir, il faut avoir le courage de réfléchir et d’échanger ensemble, bref de débattre. Car les Français, lassés pour ne pas dire écœurés par « l’aventure Sarkozy », ne comprendraient pas que des gaullistes comme nous ne préparent pas un grand projet pour la France.
Mais soyons clairs, pour être efficace demain, ce projet doit rompre avec une construction européenne qui asphyxie notre pays. C’est pourquoi nous avons bâti Debout la République comme parti indépendant. Ma présence mardi soir ne change rien à ma volonté de développer DLR qui doit être présent aux échéances électorales, car on ne construit jamais l’avenir en déviant de son idéal et de ses convictions. C’est parce que nous sommes libres et intransigeants sur l’essentiel que nous serons en mesure, le cas échéant, de prendre notre part, toute notre part, au débat pour la reconstruction d’une France libre. A nous de peser de tout notre poids.
NDA